From the studio

Pierre Charpin
From the studio
Designart 2017, Tokyo, Japan
2017

Conception and scenography
Pierre Charpin

Project assistant
Aurélie Vial
Iris Andreadis

Management
Isabelle Olivier

Photo credit
Alexandre Maubert

Text

My studio is the central point in my life. A great part of my existence is spent there. My studio is a bit like an extension of my intracranial space (which, as far as it is concerned, follows me everywhere), the space in which I transform my intuitions and my thoughts into a tangible, material reality.
My studio is a place both intimate and open which I share with my assistants, a few close relations and the few people who come visit, most often for professional purposes.
I like to be in my studio alone, to isolate myself and focus, or to do nothing. I also like having company there and work on developing projects or talk about things that deal not only with work and ideas but also simply with the course of life.
My studio is a work place but also a place where sensitivities meet, where affinities are being formed and affects grow.
Throughout the years, the studio has filled itself with stories and, little by little, with things too—an accumulation inherent to the development of my own work.
With each new thing arises the question of where it will be placed. This is something rarely let to chance.
I feel that, rather than just placing things, I am instead producing arrangements, that is to say laying things out in an asserted attempt to find the right space between these things, establishing a dialogue between them.
Nothing is ever to remain as it is. Little by little the landscape changes, as new things move into the studio.

As the title explicitly indicates, for my first solo exhibition in Tokyo I have chosen to show only things that come from my studio. These objects are taken from my personal archives. They are objects I drew, sketches, drawings, prototypes but also objects I have acquired over time. Often modest, they are of great value to me, often an evocative one, and some of these objects are placed on the studio’s shelves and walls. They largely take part in the constitution of the landscape surrounding me daily.

Once I chose all of the different things featured in this exhibition, I patiently attempted to arrange them together, placing them in small groups on equally sized horizontal platforms”.

Coming down to it, it was a bit like composing the pages of a book, though with real objects. This process reminded me of the work that was done while conceiving my monograph with the publisher JRP Ringier in 2014.
This ensemble of 10 platforms is to be skimmed through like pages offering a non-exhaustive account of the variety of my practice and the formal universe characterizing my work and evoking the atmosphere of the place where I work.

In addition, two wooden shelves I designed for the young Japanese brand Taiyou& co will be premiered. The Openwood shelves are presented in two sizes and two different finishes.

Finally, a drawing—a composition of coloured dots, taken from the colour range I developed for the Japanese paint brand Belay—made on the space’s scale, uses as a medium the two parallel plate glass windows characterizing the exhibition space. These coloured dots combine in relation to the façade’s pattern. First made in 2 dimensions, the drawing has been divided in two distinct panels: one on the front of the façade (street-side) and the other one on the back. The visitor is thus confronted with multiple perceptions of the drawing, whether he is looking at it frontally, from outside of the building, or while wandering through the space amongst objects, at the heart of the drawing itself.

Pierre Charpin, september 2017

Mon atelier est le point central de ma vie. Une grande partie de mon existence se déroule en ce lieu. C’est un peu comme une extension de ma boîte crânienne (qui, elle, me suit partout), la boîte dans laquelle je transforme mes intuitions et mes pensées en réalité tangible et matérielle.
C’est un lieu intime et à la fois ouvert, que je partage avec mes assistants et quelques proches et les quelques personnes qui viennent me visiter le plus souvent pour des motifs professionnels.
J’aime y être seul pour m’isoler et me concentrer, ou pour ne rien y faire. Comme j’aime y être en compagnie pour travailler au développement des projets ou discuter de choses qui ne concernent pas seulement le travail et les idées, mais simplement le déroulement de la vie.
C’est un lieu de travail, mais aussi de partage de sensibilités où se créent des affinités et se tissent des affects.
Avec les années, l’atelier s’est chargé d’histoire et peu à peu rempli de choses. Une accumulation inhérente au développement de mon propre travail.
Chaque nouvelle chose pose la question de son emplacement. Cela se fait rarement au hasard.
Plutôt que de ranger les choses j’ai davantage le sentiment de produire des agencements, c’est-à-dire, de disposer les choses avec la volonté affirmée de trouver le bon espace entre elles et d’établir des dialogues entre ces choses.
Rien n’est jamais définitif. Petit à petit le paysage se modifie au gré des nouvelles choses qui viennent prendre place dans l’atelier.

Comme le titre l’indique explicitement, j’ai choisi de montrer pour cette première exposition personnelle à Tokyo, des choses qui proviennent exclusivement de mon atelier. Ces objets sont extraits de mes archives personnelles. Ce sont des objets que j’ai dessinés, des croquis, des dessins, des prototypes mais aussi des objets que j’ai acquis avec le temps. Souvent modestes, ces objets ont pour moi une grande valeur, souvent évocatrice, et certains sont placés sur les étagères ou les murs de l’atelier. Ils participent amplement à la constitution du paysage qui m’environne quotidiennement.

Après avoir choisi l’ensemble des choses qui figurent dans cette exposition, j’ai patiemment cherché à agencer ces différents éléments entre eux, en les positionnant par petits groupes sur des «plates-formes» horizontales de même dimension.
Au fond, c’était un peu comme composer les pages d’un livre, mais avec des objets réels. Ce processus m’a rappelé le travail qui a été fait lors de la conception de ma monographie avec l’éditeur JRP Ringier en 2014.
Cet ensemble de 10 plates-formes est à parcourir comme des pages qui proposent une lecture non-exhaustive de la variété de ma pratique et de l’univers formel qui caractérise mon travail et évoque l’atmosphère du lieu dans lequel je travaille.

En complément et en avant-première, sont montrées les étagères en bois que j’ai conçues pour la jeune marque japonaise Taiyou & co. Les étagères Openwood sont présentées en deux tailles et deux finitions différentes.

Enfin, les deux baies vitrées parallèles qui caractérisent l’espace d’exposition sont le support d’un dessin réalisé à l’échelle du lieu, composition de points colorés, issus de la gamme colorée que j’ai développée pour la marque japonaise de peinture Belay. Ces points colorés s’agencent à partir de la trame de la façade. Réalisé dans un premier temps en 2 dimensions, le dessin a été divisé en deux plans distincts dont l’un occupe le plan avant de la façade coté avenue et l’autre le plan arrière.
Le visiteur est ainsi confronté à des perceptions multiples du dessin, qu’il le regarde frontalement de l’extérieur du bâtiment ou lorsqu’il déambule dans l’espace au milieu des objets, au coeur du dessin lui-même.

Pierre Charpin, septembre 2017

You are using an outdated browser.
Please upgrade your browser to improve your experience.