Astair

Pierre Charpin
Astair
Armchair
2019

73 cm × 107 cm × 86 cm

Edition
Ligne Roset

Project assistant
Florent Jullien

Text

As I mentioned when the Slice by Cinna was re-edited in 2016, more often than not designers in the field of domestic furniture are in a re-designing situation—our designs come within the scope of pre-existing things.
Re-designing is sometimes unconscious, though it is always preferable forany re-design to be wanted, and even claimed by the designer.
This is the case for the ASTAIR armchair, a chair that clearly comes within the scope of contemporary reinterpretations of the wing chair’s typology. Often, the wing chair’s characteristic is to have a generous headrest, with the addition of an ottoman. Thus, the wing chair offers the whole bodyplaces to rest.
I am thinking of Franco Albini’s Tre Pezzi”, Achille & Pier Giacomo Castiglioni’s Sanluca” or Charles & Ray Eames’ Chair N°670”, to name but a few. Those are armchairs that write history: designed in the mid or late 1950’s and still edited today, they show that this typology is still meeting a need—and how the shapes of the wing chair are still in touch with today’s aesthetical sensitivity.
Wing chairs usually have a certain dimension. As pieces of furniture, you could even say they’re imposing. Their major quality is the great comfort they offer—one of their raisons d’être—and the reason we accept not only their significant dimensions but also their usually elevated price.
While the search for optimal comfort therefore certainly governs the design of an armchair, on a formal level an armchair explicitly shows the different elements that compose it: the base, the armrests, the kidney-rest, the headrest, and structure. The assembly of all these elements creates the armchair’s unity.
Holding up Franco Albini’s Tre Pezzi” as an example, Michel (Roset) told me during one of our conversations that he was looking to include this comfortable armchair typology, with headrest and ottoman, in his catalogue. He asked me if I’d be interested in working in this direction, and I said I would, even though the aggiornamento exercise is never an easy thing.
The Tre Pezzi” was thus definitely the project’s reference or, at least, starting point.
I designed each element almost autonomously, taking the characteristic features of the Tre Pezzi”—the principle of an armchair made of independent padded elements that aggregate with each other around a steel structure—for granted, looking to stress and highlight the armchair’s formal and structural singularity.
As we developed the armchair, we reached the level of comfort that we wanted, changing each of the armchair’s elements, prototype after prototype.
With our bodies and our touch, we assessed each of the changes and necessary adjustments. Through our gaze, we made sure that the shape of the armchair evoked comfort, presenting itself as a welcoming form where you want to lodge, fall asleep, read, doze in front of the telly, meditate (perhaps on the course of our own lives?), allow yourself some time off, comfortably settled, inhabiting the armchair’s form.

Pierre Charpin, septembre 2018

Il est plus que fréquent, comme je l’évoquais déjà lors de la réédition du Slice par Cinna en 2016, que ce que nous dessinons en tant que designers dans le domaine du mobilier domestique, s’inscrive dans la lignée de choses déjà existantes (nous nous trouvons souvent en situation de re-design).
Parfois cela se fait de manière inconsciente, mais il est toujours préférable que cela se fasse de façon assumée, voir revendiquée.
Il en est ainsi pour le fauteuil ASTAIR qui s’inscrit clairement dans la lignée des réinterprétations contemporaines de la typologie bergère, souvent caractérisée par la présence d’un appui-tête généreux et l’addition d’un ottoman. Ainsi, le fauteuil offre à la totalité du corps ses appuis.
Je pense, pour ne citer qu’eux, au « Tre Pezzi » dessiné par Franco Albini, mais aussi au Sanluca d’Achille & Pier Giacomo Castiglioni ou encore au fauteuil N°670 de Charles & Ray Eames. Ces fauteuils qui font histoire, dessinés au milieu ou à la fin des années cinquante, toujours édités à ce jour, montrent combien cette typologie répond encore à un besoin, combien leurs formes sont toujours en phase avec la sensibilité esthétique d’aujourd’hui.
Ces fauteuils sont généralement d’une certaine dimension. On pourrait même dire qu’ils en imposent. Ils offrent, c’est une de leurs raisons d’être et de leur qualité majeure, un grand confort. C’est cela même qui nous fait accepter leurs dimensions non négligeables, mais aussi leurs prix souvent élevés.
Si leur design est donc clairement régi par la recherche d’un confort optimal, formellement, ils montrent de façon explicite les différents éléments qui les composent : l’assise, les accoudoirs, l’appui-reins, l’appui-tête et la structure. C’est l’assemblage de tous ces éléments qui crée l’unité du fauteuil.
Me citant comme exemple, lors d’une de nos discussions, le « Tre Pezzi » (« trois éléments » en Italien) de Franco Albini, Michel (Roset) cherchait à faire figurer dans son catalogue cette typologie de fauteuil confortable avec appui-tête et ottoman. Il me demandait si j’étais intéressé par travailler dans cette direction, je répondais que oui, même si cet exercice « d’aggiornamento » n’est jamais chose facile.
C’est ainsi que le « Tre Pezzi » a incontestablement été la référence ou du moins le point de départ de ce projet.
Prenant pour acquis ses caractéristiques, le principe d’un fauteuil constitué d’éléments rembourrés indépendants qui s’agrègent autour d’une structure acier, j’ai dessiné chaque élément de façon presque autonome cherchant ainsi à affirmer et accentuer cette singularité structurelle et formelle.
Lors de son développement, en modifiant, de prototype en prototype, chacun des éléments, nous avons atteint le niveau de confort recherché.
C’est avec notre corps, notre touché que nous avons évalué chacune des modifications, des ajustements nécessaires et par notre regard que nous nous sommes assurés que sa forme évoque le confort, qu’elle s’offre comme forme accueillante où vouloir se loger, s’assoupir, lire, somnoler devant la télé, méditer (sur le déroulement de nos propres existences ?), s’accorder du temps à ne rien faire… bien calé, dans cette forme à habiter.

Pierre Charpin, septembre 2018

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